Elizabeth MacQueen
Elizabeth MacQueen
NÉE POUR ÊTRE ARTISTE
Née à Mountain Brook, banlieue séparée par la montagne Redmont de la ville de Birmingham en Alabama, Elizabeth MacQueen a grandi dans l'ombre gigantesque d’une sculpture monumentale de 17 mètres de Vulcain, dieu du feu et de la forge, érigée en symbole de l'industrie sidérurgique qui dominait la ville depuis deux siècles. Elle a entendu toutes sortes d’histoires envoûtantes impliquant le métal en fusion, dont celle de son arrière-grand-père qui aurait décédé en tombant dans un chaudron d'acier lors d’un contrôle de qualité. Sans oublier celle de James William McQueen, président de la Sloss Sheffield Steel and Iron Company de 1918 à 1925, qui est effectivement mort de pneumonie à l'hôtel Waldorf Astoria de New York, où il venait d’arriver en wagon privé, par la voie ferroviaire spéciale aménagée sous l’hôtel, pour assister à une conférence internationale sur la sidérurgie. L'innovation est une affaire de famille, puisque c’est James McQueen qui a inventé le four à coke qui permettait de produire de l’électricité et de recycler les gaz en énergie, sauvant ainsi la vie d’un grand nombre de travailleurs afro-américains qui n’étaient plus exposés à des fumées mortelles. C’est donc à son ADN qu’Elizabeth MacQueen doit une fascination pour le métal fondu et une soif d’innovation qui n’allaient pas tardé à se révéler. Ayant observé les nombreux talents de sa fille, la mère d'Elizabeth - championne d'athlétisme qui pratiquait aussi la danse, la scénographie, le piano et la chorégraphie – a décidé de lui faire découvrir le programme artistique du musée d’art Ringling de Sarasota en Floride. Ägée de 18 ans, Élizabeth a été inspirée par les premières sculptures européennes grandeur nature qui ornaient les jardins et les colonnes et arches du palais de style italo-espagnol au point de déclarer à sa mère: «Si je parviens à en créer une seule comme celles-ci, ma vie aura valu quelque chose!» Elle ne pouvait savoir alors qu'une seule ne lui suffirait pas!UNE FORMATION INTERNATIONALE EN DESIGN ET EN COMMUNICATION INTERCULTURELLE
Après avoir obtenu son diplôme au Los Angeles City College, Elizabeth a bénéficié d’une bourse pour étudier à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Armée d’un diplôme du Dickson Art Center en sculpture, peinture et design, elle a commencé des études supérieures à la Graduate School of Education de l'UCLA avant de conclure qu’elle devait chercher ailleurs de quoi satisfaire sa passion pour l’art et la créativité. La vie a voulu qu’elle s’installe dans une communauté internationale de sculpteurs à Pietrasanta, village médiéval situé tout près de Pise et de la Méditerranée, au pied des Apennins … là où 500 ans plus tôt Michel-Ange a fait extraire le Marmo di Bianco Puro dont il s’est servi pour ses incomparables sculptures La Piéta et David. Elle a eu le privilège de travailler et de rompre le pain avec des artigiani italiens respectés et des sculpteurs/artistes renommés comme Isamu Noguchi. C’est là qu'elle a été accueillie chez Giorgio Angeli et travaillé dans son laboratoire Angeli, tout en partageant un studio avec Noguchi pendant la création de ses pièces pour La Biennale de Venise en 1986.DES SCULPTURES INSPIRÉES PAR LA DANSE
Pendant ses études secondaires, Elizabeth a enseigné la danse classique cinq jours par semaine à la Steeple Arts Academy de Crestline Village (Alabama), ce qui l'a aidée à payer ses propres cours de ballet avancés et l’a préparée a choisir en connaissance de cause les remarquables danseuses et danseurs qui lui ont servi de modèles dans chacun des huit pays où elle a résidé. «Les danseurs peuvent tenir une pose, ne se plaignent pas, et savent quand secouer leur corps pour reprendre la position à la perfection.» En 1983, la célèbre danseuse montréalaise Margie Gillis s'est attachée à des cordes fixées au plafond afin de prendre une pose suspendue dans le studio d’Elizabeth à Pietrasanta. Grâce à la danse et à des années de réflexions dans les miroirs de studio de danse, Elizabeth a aquis une compréhension quasi moléculaire de l'anatomie humaine en mouvement. C'est l'amour de cette force et de cette présence uniques, révélées à travers le corps de chaque individu et transposées en marbre ou en bronze, qui continue à passionner et fasciner la sculpteure et ses collectionneurs.DES RECONNAISSANCES «MONUMENTALES»
L'influence de MacQueen sur le patrimoine culturel de son État d'origine a été reconnue par plusieurs gouverneurs de son Alabama natal. L’un d’eux lui a commandé un monument commémoratif de la guerre de Sécession. Wynton Blount, ancien ministre des Postes du président Nixon, lui a commandé sa première œuvre grandeur nature pour l'Alabama Shakespeare Theatre/Carolyn Blount Theatre à Montgomery, autre grande ville de l’Alabama. Elle a exécuté cette pièce intitulée «MUDRA» à Bruxelles, où elle a sculpté Jorge Donn, danseur principal argentin du Ballet du XXe siècle, en collaboration avec son directeur et chorégraphe Maurice Bejart. Des monuments et des œuvres d’Elizabeth MacQueen sont exposés ou font partie de collections privées en France, au Costa Rica, en Italie, en Allemagne, au Canada et dans de nombreuses villes des États-Unis ainsi qu’au Mexique, en Belgique et en Tunisie. Elizabeth MacQueen figure au répertoire «Women In California History» (Femmes qui ont marqué l'histoire de la Californie) du comté de San Luis Obispo, et des photos et des articles sur ses œuvres ont été placés dans la capsule-témoin de de San Luis Obispo qui sera ouverte en 2100. San Luis Obispo Time Capsule to be opened in 2100.«C'est un grand défi auquel peu de gens sont capables de se mesurer, mais elle a réussi à le faire. Cela reste son objectif en tant qu'artiste. Tout ce qu'Elizabeth fait, elle le fait avec amour pour son mode d'expression, qu'il s'agisse d'écriture, de sculpture, de peinture ou de design.»
Leonard Brooks Académie royale des arts du Canada